Aléas climatiques Grêle et pluies dans le Var
Le 17 août au matin, alors que l’on parlait partout de sécheresse, la grêle et de fortes pluies sont tombées dans le sud du Var, principalement, et notamment sur les villes de Carqueiranne, Hyères et La Londe-les-Maures, touchant une centaine d’exploitations agricoles, tous secteurs confondus.
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« Habituellement, les orages de la mi-août sont moins graves, et cela faisait un bon moment qu’il y en avait pas eu de tels sur le littoral »… « Cette année, la série des aléas orageux n’a pas attendu l’intersaison »… « On connaît plutôt les gros épisodes méditerranéens en octobre-novembre »… « le climat devient plus subtropical ». Telles sont les impressions recueillies après l’orage bref mais intense, le 17 août entre 7 et 8 heures, qui a avancé, avec des rafales en tous sens, dans le sud du département du Var, passant en particulier au-dessus de trois villes côtières juxtaposées, Carqueiranne, Hyères et La Londe-les-Maures. Vu sa densité d’installations agricoles, c’est en particulier la zone d’Hyères qui a pâti de grêlons parfois gros de plusieurs centimètres. Les écarts dans les dégâts varient énormément, pour les plus touchés de 30 à plus de 90 %, selon le versant des abris.
Une centaine d’exploitations touchées
Le premier bilan n’est encore que partiel car tous les exploitants n’ont pas encore déclaré la totalité de leur sinistre.
Marc Hofmann, technicien à la chambre d’agriculture du Var pour la floriculture, esquisse une première estimation : « Une centaine d’agriculteurs sont touchés, dont une soixantaine en ornemental (en fleurs coupées, plantes en pots et pépinières), mais également des maraîchers, des arboriculteurs (par exemple en figue), des viticulteurs… A priori une quinzaine à une vingtaine d’hectares d’abris, surtout en verre, mais aussi d’autres en plastique (même des couvertures en plastique neuf de l’année). Parfois, c’est 90 % de la couverture qui est cassée, notamment dans le cas de serres verre. Au-delà de la casse effective sur les abris, il y a des dommages sur les systèmes d’irrigation, d’arrosage et d’électricité. Les exploitants doivent enlever les verres cassés – tombés au sol ou sur les cultures, restés en suspension dans la toiture – et jeter les plantes en pots invendables quand elles ont reçu des morceaux de verre. »
Les collectivités locales ont mis gracieusement à disposition des bennes pour la collecte des verres cassés. ©Chambagri du Var
Quand la campagne va-t-elle repartir pour ces serristes très touchés ?
« Au-delà encore des dégâts visuels, les plantes se retrouvent en plein soleil, soumises aux courants d’air et à la pluie possibles. Toutes ne peuvent pas le supporter et il y a de forts risques de développement de maladies associées, complète Marc Hofmann, qui précise :
les récoltes (juste en cours) sont parfois impossibles, dont des lis, des gerbéras et germinis, des tournesols, des lisianthus… pour les fleurs coupées notamment.
Des productions d’automne et d’hiver sont, par endroits, susceptibles d’être rendues compliquées si la remise en état tarde ou si des abris alternatifs ne sont pas trouvés.
Plus précisément, sont concernés :
- des cyclamens, poinsettias sous serre ou encore des chrysanthèmes en pots en plein air ;
- des jeunes plants prêts à planter ;
- des anémones et renoncules, des giroflées… sous serre juste plantées ou à mettre en place, prévues pour la production d’automne-hiver ;
- de nombreux ligneux de pépinière, très abîmés par endroits. »
Des soucis économiques en cascade
« En conséquence, reprend-il, viennent s’y associer des problèmes de trésorerie, des rachats de fournitures à engager malgré des prix élevés et des délais de remise en état a priori plus longs que d’habitude. Les monteurs de serre étaient en congés en août, le manque de fournitures était déjà un fait, le verre est devenu rare et très cher. De plus, paradoxalement, certains contrats d’assurance imposent de recouvrir à l’identique. »
Pour l’heure, la grêle est un risque assurable, donc les dégâts et les indemnisations éventuelles ne relèvent pas du fonds de calamités agricoles.
Pour les agriculteurs bien assurés, il y aura peut-être des solutions.
Pour tous, il y a un peu d’aide des collectivités locales pour la collecte des verres cassés, ainsi qu’un fonds national de solidarité d’urgence qui devrait aider à trouver un peu de trésorerie.
Globalement, la reprise risque d’être longue à engager pour certains. D’autant que les sinistres, localement, se sont succédé et rapprochés, entre orages de grêle, tornades, inondations…
Chacun espère que l’automne sera plus clément, même si les prévisions pour cette intersaison restent inquiétantes.
Odile Maillard
Pour en savoir plus :
- La cellule varoise de crise agricole est réactivée pour tous les agriculteurs touchés et ceux qui voudraient aider : 04 94 99 75 21, crise@var.chambagri.fr, ou courrier postal (Chambre d’agriculture du Var, 70, avenue du Président-Wilson, 83550 Vidauban.
- Service aide Agri’Écoute : 09 69 39 29 19, https://agriecoute.fr/
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